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L’API APPELLE DE NOUVEAU LES AUTORITÉS BELGES À RETIRER

LEUR PROJET DE FRAIS DE SÉCURITÉ POUR JOURNALISTES

Courant juillet, l’Association de la Presse Internationale (API-IPA), qui représente les correspondants étrangers à Bruxelles, a appris que les autorités belges voulaient faire payer aux journalistes voulant être accrédités pour les sommets européens des frais pour les contrôles de sécurité à la hauteur de € 50 tous les six mois. Récemment, nous avons appris que les frais de € 50 seront désormais demandés par an et non par semestre.

L’API, conjointement avec l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (VVJ/AJP), a adressé une lettre au Premier ministre Charles Michel et aux ministres responsables, les appelant à revenir sur cette mesure. Le gouvernement belge a alors promis de transmettre les préoccupations exprimées par la presse à l’Autorité National de Sécurité (ANS), l’organisme en charge des procédures d’habilitation de sécurité.

Deux mois plus tard, et seulement quelques semaines avant le prochain sommet européen, nous attendons toujours une réponse claire des autorités belges.

Nous ne pouvons pas accepter que les journalistes viennent au sommet sans savoir s’il devront payer pour faire leur travail, ou comment leurs données personnelles seront utilisées par les autorités belges.L’API continue de considérer que ces frais, qui ont été décidés dans le cadre d’une loi votée par le Parlement belge en début d’année, sans prévenir et sans consultation, est un obstacle injustifié au travail des journalistes et va restreindre l’accès des médias à des événements d’intérêt public.

L’API rappelle qu’elle considère que cette mesure est triplement discriminatoire:

  • Premièrement, elle ne s’appliquera qu’aux journalistes résidant en Belgique, et pas aux journalistes venant des autres pays.
  • Deuxièmement, les pigistes, qui représentent une grande partie des correspondants à Bruxelles, devront payer eux-mêmes, alors que les journalistes salariés pourront faire payer leur media.
  • Troisièmement, les petits médias seront plus particulièrement touchés de ces frais supplémentaires et seront donc moins à même de couvrir les sommets européens.

« Nous demandons que l’ANS réévalue l’application de la loi et prenne en compte ses conséuences sur les conditions de travail des journalistes, en particulier les pigistes », déclare Tom Weingärtner, le président de l’API. « Mais c’est aussi une décision politique. Nous appelons également le gouvernement de Charles Michel a prendre ses responsabilités et assurer le respect complet de la liberté d’informer lors des sommets européens organisés à Bruxelles. »

Seule une exemption généralisée et légalement solide pourrait atténuer le malaise des media basés à Bruxelles.

En l’absence de réponse claire des autorités belges, l’API est plus déterminée que jamais à envisager la possibilité de porter plainte contre la Belgique auprès de la Commission européenne, pour discrimination et atteinte à la liberté de la presse.

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