Willy Hélin, qui est décédé ce 11 octobre à l´age de 73, était sans aucun doute un des porte-parole les plus appréciés en salle de presse de la Commission Européenne. En fait, il était autant apprécié par les commissaires et ses collègues que par les journalistes. «Il fallait le faire – het moest gedaan worden», ce fils d´un père wallon et d´une mère flamande né dans la banlieue de Bruxelles aurait pu dire, d´ailleurs en plein de langues. Oui, il était même capable d´utiliser la «langue de bois», bien qu’il préférait toujours le franc-parler. Bien sûr, comme porte-parole de Karel Van Miert, alors commissaire à la concurrence, il n´n’avait parfois pas le choix. Mais même durant cette période, Willy parvenait à faire des messages clairs.
Ce qui rendait Willy tellement spécial, ce n´était pas seulement sa personnalité chaleureuse et son sens – belge – de l´humour. Rarement il y a eu un porte-parole qui connaissait tellement bien «son» commissaire que des fois on avait l´impression que Willy lui-même était le commissaire. Ceux qui se rappellent du temps lorsqu´il était, au début des années 80, porte-parole du commissaire à l’industrie, le légendaire Etienne («Stevie») Davignon, n´étaient pas du tout surpris que même par son intonation, Willy ressemblait à «son» commissaire.
Un jour, le vicomte rusé Stevie, à l´occasion d´un des départs de Willy, est venu en salle de presse et a tenu des propos plein d´éloges pour la personnalité et les réussites du porte-parole. A ce point, une fois n´est pas coutume, non seulement Willy, mais aussi pas mal de journalistes étaient émus.
Willy avait, à plusieurs reprises dans sa vie, décidé de bouger. Il s´était installé pour plusieurs années aux Etats-Unis, avant de devenir directeur du bureau d´information de la Commission Européenne pour la Belgique à Bruxelles. En 2009 il publia une œuvre littéraire sous le titre «L´enfant de Berlin». Il n´est pas surprenant que ce livre était dédié à deux personnalités: à Karel Van Miert («Un grand européen, un être humain, mon ami…») ainsi qu´à Etienne Davignon («un bâtisseur d´Europe, un patron hors du commun un rare homme d´Etat qui a toute mon admiration»).
A chaque fois que l´on croisait Willy quelque part à Bruxelles ces dernières années, il était toujours souriant et prêt à s´engager dans une conversation pas trop courte. Il va nous manquer. Nos pensées vont vers sa femme Solange, naturellement une ancienne journaliste, ainsi que leurs enfants.